Année 2024 |
Evangile selon St Marc 16, 1-8
Célébrons
la Pâque du Seigneur
« Et comme le sabbat était arrivé à terme, Marie de Magdala, et Marie, celle de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour venir oindre Jésus. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au sépulcre, le soleil étant levé. Elles se disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de l'entrée du sépulcre ? Ayant levé le regard, elles aperçurent que la pierre a été roulée. Elle était pourtant fort grande ! Etant entrées dans le sépulcre, elles virent un jeune homme assis à droite, enveloppé d'une robe blanche. Elles furent épouvantées. Il leur dit : Ne soyez pas épouvantées ! Vous cherchez Jésus le Nazarène, le crucifié ? Il s'est réveillé ! Il n'est pas ici. Voyez le lieu où ils l'avaient mis ! Mais allez, dites à ses disciples et à Pierre : Il vous précède dans la Galilée. Là, vous le verrez comme il vous a dit. Etant sorties, elles s'enfuirent du sépulcre, tremblement et trouble les tenaient. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. »
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A
ce lever du soleil, au grand matin, il y a la frayeur, la fuite, le
tremblement et la stupeur, la peur finalement. Pâques, serait-ce
donc cela ? Oui, l'évangile nous raconte Pâques par ce qui nous
dérange : l'absence d'un effort de notre côté (il ne faut pas même
rouler la pierre), l'absence du corps, un lieu absenté, un
déplacement à accomplir, des paroles à
dire... Ainsi, les femmes s'enfuient du tombeau comme les disciples
lors de l'arrestation de Jésus, sans rien dire. – Que dire, en
effet, quand ce qui était n'est plus, quand il n'y a tout simplement
rien ? Pour
l'évangile, c'est la manière de nous conduire vers ce qu'est
Pâques: une rupture totale par rapport à ce que nous cherchons,
imaginons, pouvons faire. C'est de l'inattendu dont le seul lieu
visible est celui où Jésus est passé.
De cela, de ce passage avant le jour, l'évangile ne dit rien parce
qu'il n'y a rien à dire, ni à voir, la nuit garde son secret. Mais
le tombeau est ouvert, il y a une rencontre promise, plus loin, une
rencontre où 'voir', c'est plutôt entendre une parole déjà dite
par Celui qui, réveillé, précède toujours.
Celui
qui parle ici, "un jeune homme" avait-il entendu dire Jésus
au moment de se rendre au jardin des oliviers : "ressuscité, je
vous précéderai en Galilée"? Sa fuite éperdue lui avait fait
perdre le drap que l'évangile nous a fait retrouver autour du corps
de Jésus enseveli. A présent, un "jeune homme" aussi,
porte un vêtement blanc qui n'est plus le vêtement de la honte et
de la mort, mais celui, lumineux, dont le Créateur vêtit l'humain
pour un chemin nouveau. "Je vous précéderai… il vous précède…" - oui, Christ est ce 'précédant' auquel nous sommes promis. Car si Jésus de Nazareth, le crucifié, est réveillé, c'est que Dieu ne ment pas. C'est que son désir de faire vivre nous attend, non sans nous inviter au passage, à beaucoup de passages, dès à présent, dans notre vie. Nous pouvons nous y ouvrir et l'évangile, en les racontant, comprend les craintes et tremblements qui nous habitent devant l'inimaginable, nous aussi. Seule l'audace de la foi nous permet d'affirmer la vie donnée gracieusement, sans mérite et sans retour, et de dire avec saint Paul : 'Il est fidèle, le Dieu qui nous a appelés à la communion avec son fils, Jésus Christ, notre Seigneur.' |
Mod le 15/04/2024